Notre logo représente la mèche de Kaïros…
Pour Freud : « il y a le temps des philosophes, il y a le temps psychologique, différent du temps des physiciens… » … et le temps n’a pas de prise sur l’inconscient, sa structure ignore le principe de causalité…
Généralement on ne conçoit le temps que lié à la durée de la vie, à la finitude de toute chose… Mais l’homme n’est pas seulement dans le temps comme les objets, son existence est constitutive du temps par la conscience qu’il en a : « le temps est un feu qui me dévore, mais je suis le temps » (Jorge Luis Borges)
Le temps nous est aussi une grandeur familière que l’on « mesure » avec nos montres (auparavant par le mouvement apparent des astres et du soleil), mais ce temps- là ne s’arrête jamais. …« le temps qui passe »… mais y a-t-il qq chose qui passe ?… Dans ce temps-là, c’est nous qui passons, qui vieillissons, qui allons vers la mort…dans un grand écart permanent et sans y penser entre « être vivant » et « être mourant » (destiné à mourir)… A chaque instant notre futur devient présent, qui lui-même devient passé. Le temps donc, ne « passe » pas, il renouvelle à chaque instant le présent ! Einstein nous a révélé qu’il n’y avait pas de « temps absolu » (la lumière qui nous vient des étoiles nous permet de voir dans le passé), mais il n’y a pas de « marche-arrière » : on ne peut pas « télégraphier vers son passé », ni tuer ses ancêtres…ni rajeunir…
Nous connaissons donc le temps linéaire qui va vers le devenir, mais aussi le temps cyclique, celui des retours (jour- nuit, saisons, expansion-contraction de l’univers, mythes de Sisyphe, de Prométhée… et puis le temps subjectif, non mesurable, où tout ce qui est passé peut être présent…et le présent du passé ce sont les mémoires.
Dans la mythologie grecque, au départ régnait le Chaos, vide absolu et illimité, où le temps n’arrive qu’au bout … d’un certain temps !
Ouranos (le ciel) recouvre Gaïa (la Terre), mère universelle qui donne naissance à toute chose. Ensemble ils enfantent des monstres, puis 12 Titans. Ouranos ne veut pas que ses enfants prennent sa place et les maintient dans le ventre de la terre… CHRONOS va mutiler son père sur les conseils de sa mère pour qu’il n’engendre plus. Ouranos, mutilé, recule au fond de l’Univers et crée ainsi l’espace. Mais Chronos, qui vient ainsi de libérer le temps, à son tour ne veut pas que ses enfants prennent sa place et les dévore ! Il supprime l’avenir…. Jusqu’au moment où il sera tué par Zeus.
Pour les Grecs le temps est insaisissable, sauf à de rares moments dits « opportuns » qu’ils appellent KAIROS.
Il est représenté comme un jeune homme aux pieds ailés, la chevelure ramenée vers l’avant (chauve à l’arrière) : on ne peut saisir le Kaïros que quand il se présente, et avec dextérité saisir sa mèche… Il faut être à l’affût ! Il tient en outre un rasoir et une balance.